L'hydre-anti

Billy Dranty intitule son premier livre l’hydre-anti, comme pour signifier qu’avec le premier mot de son poème s’ouvrent les cercles concentriques – dont l’enfoncement dans la fin est sans fin – des jeux du je (entre autres…). La langue alors est cet ourobouros intérieur au travail incessant, l’écriture se mord la queue, comme font les dieux et les morts pour mieux éclater de rire – d’un fou rire noir – et emporter tout dans ce tournoiement.

Comme à l'arrière du train où je vois tout s'enfuir, un symptôme déjà vu. Je des mots s'éloigne - un refus se colle à mes lèvres - passent les instants noirs devant mes yeux. La mémoire en rajoute pour satisfaire mon terrible ennemi : moi : quand je suis sidéré et que je suicide et révolutionne la basse-cour, il y a toujours un coq les pattes empurinées pour me rappeler à mes racines pro- fondes : cocorico terrien, t'es rien !

Billy Dranty

Quatrième volume de la collection pire,
paru en juin 2006 à 500 exemplaires sur centaure ivoire.
Format 13 x 19,5 cm, 128 pages


Treize exemplaires, numérotés, sont accompagnés d'un bi-manuscrit original de l'auteur.